Le SIEIL: leader en électrique


Imaginez que votre syndicat public soit aussi un justicier du VE. En France, les choses se font comme cela. Le SIEIL, Syndicat Intercommunal d’énergie d’Indre-et-Loire, est aussi synonyme de leadership. Fondé en 1937 le SIEIL regroupe 260 villes françaises et compte plus de 500 000 clients. Dans l'hexagone, les villes possèdent les câbles et les lignes de leurs systèmes de distribution électriques. Syndicat administratif, le SIEIL a pour mission de contrôler la qualité, la fiabilité et l’égalité de l’accès à l’énergie  fournie par  les concessionnaires d'électricité et de gaz. Outre ses fonctions de supervision, le SIEIL a un rôle de leader clé dans la promotion et l'utilisation de véhicules électriques. Le syndicat investit plus la moitié de son budget annuel, soit 40 millions d'euros, dans la technologie.

Conduisez Renault, rechargez Ensto

Dominique Ménard, Directeur Général du SIEIL, conduit une Renault Zoe. Pascal Balpe, Directeur Technique au SIEIL, conduit une voiture hybride. Pour recharger leur voiture, tous deux utilisent les bornes Ensto. En matière de VE, le SIEIL sait parfaitement de quoi il retourne.  La flotte du syndicat comprend quatre VE et neuf hybrides ; 200 points de rechargement se répartissent sur l’ensemble du  territoire administré par  le SIEIL, à savoir le département de l’Indre et Loire (37). A l’horizon 2016, on prévoit de multiplier le chiffre par deux ; le nombre de bornes  atteindrait 400, dont deux nouveaux points de rechargement rapide de 50kW.

Le logiciel

Diverses raisons ont présidé au choix du SIEIL en faveur du fournisseur Ensto. Toutefois, l’élément logiciel a fait toute la différence. En effet, le logiciel commandé par le SIEIL permet de connecter et de surveiller 1 000 bornes de rechargement.  A l’aide d’une tablette ou d’un smartphone, Pascal Balpe contrôle le réseau en temps réel. « Grâce aux cartes RFID, on sait quel usager de VE est en cours  de recharge et quelle est la quantité d'énergie délivrée. En cas problème, nous sommes en capacité de réagir rapidement – dans un délai maximum de trois heures. » D'après Pascal Balpe, l'avantage le plus important du logiciel se réalisera dans l'avenir. « En ce moment, il ne s'agit que du début de l'histoire. De même que pour les informations enregistrées par Google, nous connaissons la situation des bornes, quelles voitures les emploient, quand et combien de fois ;  des données extrêmement  précieuses. » Très intuitif, le logiciel est d’un usage facile, « à la portée des enfants, » garantit Pascal Balpe.

L'aspect esthétique

Les deux grands amours de la France sont d'après M. Ménard, Directeur Général du SIEIL, qui nous dit cela avec un sourire au coin de l'œil – le vin et la paperasserie. Par cette expression, il tente d’illustrer le caractère à la fois  complexe et fastidieux de l’installation d’une borne de rechargement dans une ville française,  qui a de fortes chances d’être déjà classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.  Esthétiquement plaisantes, les bornes de rechargement ENSTO sont de nature à surmonter la contrainte.  Le SIEIL a récemment également fait l'acquisition du Wall ('mur'), un produit Ensto Chago,  composé de deux bornes de rechargement  séparées par un écran d'information. L'écran ne sera pas utiliser à des fins publicitaires, mais à des fins touristiques, et il mettra l'accent sur tous les trésors de l'UNESCO. On y trouvera des informations sur la Vallée de la Loire, les pistes cyclables, où boire du vin, les châteaux à visiter. Le premier mur sera installé à Chinon, commune dont le maire, Jean-Luc Dupont, est aussi le président du SIEIL.

Multifonctionnalité

Convaincre les élus  d’un village, construit au  5ème siècle (comme Chinon par exemple), d'installer une borne de rechargement du 21ème va bien au-delà de l'aspect esthétique. L'idée du coffre marché est née du vin, le premier amour de la France. En dégustant du vin dans le vignoble de Jean-Luc Dupont, M. Ménard, Balpe et Dupont se sont tous les trois posé la question, jusqu’à ce que l’un d’entre eux la formule « pourquoi cela n'existe-t-il pas? » Le cela s’est transformé en  coffre marché,  un coffre à connecter à une borne de rechargement pour VE Ensto afin de fournir à des forains, ou des exposants, l’accès à des prises de 16A et à deux circuits de 32A. Plus besoin d’employer un électricien  supplémentaire pour les marchés ou les fêtes du village.

« Bien que la loi ne nous l’impose pas, la mentalité au SIEIL  veut que lorsqu’on installe du mobilier urbain, celui-ci doit avoir au minimum deux applications différentes possibles, » précise  M. Balpe. « Le SIEIL a rêvé de ce produit avant d’en confier la conception (brevet) et la fabrication à Ensto, » nous dit Jérôme Perdu,  Directeur des Ventes chez Ensto. 50 unités ont été produites jusque-là. Pour l'instant, le SIEIL les met à la disposition des villages qui en font la demande. Pendant ce temps, un modèle économique est en cours d'élaboration.

‘Et ça croit à vue d'œil'

Si dans certains départements de France, l'arrivée des VE tarde, dans l'Indre et Loire (37) les VE ne représentent pas l'avenir, mais plutôt l'heure actuelle. « Et ça croit à vue d'œil, » constate M. Balpe. « Il y a deux ans, le département comptait 16 VE, contre 37 un an plus tard et 97 de plus cette année. Nous avons distribué 400 cartes RFID, dont 30 pour cent  à des personnes résidant hors de notre territoire de compétence.» Le succès mène rapidement à la popularité. En France, les produits fabriqués en Finlande bénéficient de la même réputation que ceux fabriqués en Allemagne. Pascal Balpe déduit, « si le produit fonctionne en Finlande, sous la neige, par des températures allant jusqu'à -40 degrés, vous pouvez être sûr que le produit ne rencontrera pas de problèmes en France. » Le produit fonctionne si bien que le conducteur d'une Tesla a fait d'Ensto une entreprise bien ancrée localement. Selon lui, les bornes de rechargement d'Ensto sont supérieures à celles du système Tesla. En traversant le département de l'Indre et Loire, il y apprécie sa pause  « rechargement ».  « La borne se trouve dans le petit village de Perrusson, » nous explique M. Ménard en parlant de la commune de 1 500 habitants. « Cela se remarque donc très facilement! »